Pourquoi la brebis Dolly est-elle morte si tôt ?: développement et mort prématurée

Table des matières

En 1996, à l’Institut Roslin d’Écosse, naquit une petite brebis du nom de Dolly. Ce n’était pas une naissance ordinaire, mais plutôt le point de départ d’une nouvelle ère dans la science moderne. En effet, la brebis Dolly allait devenir le premier mammifère cloné à partir d’une cellule adulte. Une réussite qui marqua une révolution dans la biologie et ouvrit un débat mondial sur les limites de la génétique.
Bien que sa naissance ait eu lieu en juillet 1996, ce n’est qu’en février 1997, six mois plus tard, que la nouvelle fit le tour du monde. Son arrivée établit un précédent dans l’histoire de la biotechnologie, car elle prouva qu’il était possible de copier la vie à partir d’une cellule déjà différenciée.
Cependant, sa mort précoce suscita des doutes et des inquiétudes quant à la viabilité et à la sécurité du clonage, car elle mourut à l’âge de six ans, à la surprise du monde entier, qui avait suivi avec intérêt la vie et le développement de l’animal. Depuis lors, des questions persistent, comme dans une affaire non résolue : pourquoi Dolly est-elle morte ? De quoi est-elle morte ? Le clonage animal est-il viable ? Ci-dessous, nous tenterons de répondre à certaines des questions les plus fréquentes lorsque le nom de Dolly est évoqué.

Comment est née la brebis Dolly ?

La naissance de Dolly trouve son origine dans une éprouvette du laboratoire de l’Institut Roslin en Écosse. L’équipe de recherche avait testé différentes méthodes jusqu’à obtenir le succès en 1996 : le développement normal de l’embryon et son transfert ultérieur à la mère porteuse.Une échographie réalisée au bout de 45 jours de gestation confirma le grossesse ainsi que sa bonne évolution. Cette mère porteuse fut étroitement surveillée afin d’évaluer le processus, qui se déroula avec une parfaite normalité et les mêmes caractéristiques qu’une grossesse naturelle. C’est ainsi que, le 5 juillet 1996, naquit le premier mammifère cloné de l’histoire grâce au procédé de transfert nucléaire de cellules somatiques. Dès les premières minutes, Dolly se montra comme un agneau vigoureux, sans aucun problème néonatal.

Évolution et développement de Dolly

Son évolution et son développement furent normaux — à tel point que les scientifiques de l’Institut Roslin autorisèrent sa reproduction naturelle. Un bélier gallois de montagne fut choisi comme partenaire, et ensemble ils donnèrent naissance à six agneaux, tous en bonne santé. Le premier d’entre eux, nommé Bonny, fit ses premiers pas au printemps 1998.

Causes de la courte vie et de la mort de Dolly

Lors de l’un des tests effectués sur la brebis Dolly — qui fut étroitement surveillée tout au long de sa vie — les scientifiques découvrirent que les télomères de l’animal étaient plus courts que prévu pour des brebis de son âge. Une découverte qui suscita des inquiétudes parmi ceux qui avaient participé au processus de clonage de l’animal.

« Les télomères sont des séquences d’ADN situées aux extrémités de chaque chromosome. Lorsque les chromosomes se répliquent pendant la division cellulaire, une partie de l’information des télomères est perdue ; ils se raccourcissent progressivement à mesure que les divisions cellulaires se multiplient, ce qui entraîne le vieillissement cellulaire. Il a ensuite été découvert que les télomères se rétablissent au cours du processus de clonage. »

Cependant, il fut plus tard démontré que cette spéculation était fausse, car bien que les télomères de Dolly aient semblé, à première vue, plus courts que ceux d’autres brebis du même âge, ils n’étaient pas ceux d’un animal âgé. Par conséquent, les chercheurs ne conclurent pas que la brebis souffrait d’une anomalie indiquant un vieillissement cellulaire prématuré.

Une mort prématurée et inévitable

À l’automne 2001, les soigneurs de Dolly remarquèrent qu’elle marchait avec une raideur excessive. Cela éveilla des soupçons, et elle fut transférée à la Royal School of Veterinary Studies (RSVS). Là, des examens confirmèrent qu’elle souffrait d’arthrite. Une fois encore, la crainte que les animaux clonés soient condamnés à vieillir prématurément envahit l’équipe scientifique.

Un traitement spécifique et anti-inflammatoire quotidien fut appliqué, et tous les signes cliniques disparurent en quelques mois. Dolly avait largement surmonté l’arthrite diagnostiquée.

Cependant, ce ne fut pas la principale cause de préoccupation ni la raison du décès ultérieur du premier mammifère cloné…

Alors… pourquoi Dolly est-elle morte ?

En janvier 2000, Cedric, une autre brebis clonée, mourut avec un résultat d’autopsie évident : adénomatose pulmonaire ovine (APO). Un virus infectieux et incurable qui provoque la croissance de tumeurs dans les poumons des animaux atteints.

Craignant une possible contagion, Dolly fut isolée avec son premier agneau, Bonny. Quelques semaines plus tard, une autre brebis clonée par l’Institut Roslin mourut de la même cause. Celle-ci avait été en contact avec Dolly plusieurs années auparavant, ce qui rendait les probabilités de contagion élevées. Elles devinrent — presque définitivement — certaines lorsqu’un de ses agneaux fut diagnostiqué avec une adénomatose pulmonaire ovine. Toutes les alarmes se déclenchèrent.

La crainte devint réalité lorsque les chercheurs virent Dolly tousser pour la première fois, en février 2003, confirmant sa maladie pulmonaire. Faute de traitements efficaces, l’objectif principal de l’équipe de recherche était que, si Dolly développait la maladie, elle ne souffre pas. Les contrôles de santé quotidiens, les examens vétérinaires et le suivi strict du poids furent intensifiés.

Quelques jours plus tard, le 14 février 2003 précisément, un scanner confirma que les tumeurs croissaient de manière exponentielle dans les poumons de Dolly. Après ce résultat, il fut décidé de lui administrer une surdose d’anesthésique afin de mettre fin à sa vie sans souffrance ni douleur.

Dolly, un héritage scientifique

La naissance, la vie et la mort prématurée de la brebis Dolly représentèrent un héritage scientifique et un point de départ pour de futures clonations de mammifères. Après avoir confirmé la cause du décès de l’animal, il fut déterminé que le processus de différenciation cellulaire est réversible et que le noyau d’une cellule adulte conserve le potentiel de générer un nouvel individu.

Cela ouvrit la voie à la préservation cellulaire ainsi qu’à de nombreux progrès et techniques qui constituent aujourd’hui une partie essentielle du processus de clonage. Dolly permit au monde entier de parler du clonage, d’un nouveau paradigme social et d’innovations au sein des laboratoires.